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ARTICLES D'ERIC JL BRETON
6 octobre 2004

COMME UNE IMAGE**

 

 

Comme une image fait partie de ces films, qui procurent un grand plaisir, si l'on n'en voit pas beaucoup .

Les personnages sont bien construits et très intéressants .Et Agnès JAOUI pour faire preuves d'originalités décide d'axer son film autour d'une fille obèse et peu désirable, et apparement sans talent, ni don particulier .

Elle se sent rejetée, et devient petit à petit désagréable, car elle estime qu'on se sert d'elle, pour approcher son père, qui semble prêt à pistonner tous les amis de sa fille .Pourtant ce n'est certainement pas le personnage le plus passionnant, ni le plus réussi .Le personnage du film, Lolita Cassard, est même assez simpliste, en la faisant rapprocher d'un immigré, qui lui aussi se sent rejeté, pour une raison que l'on devine facilement .

L'écrivain incarné par Laurent GREVILL est celui qui me paraît le plus juste, et le plus réussi, et certainement le plus passionnant .Même si sa relation avec son maître-conseiller(le père de Lolita Cassard), interprété par Jean-Pierre BACRI met vraiment mal à l'aise .Car elle montre un homme qui attend son heure en patientant calmement, sans aimer son entourage "professionnel", et en se servant de son entourage "familial" .Il a tellement attendu, qu'il ne peut résister au monde du show-business, qui lui ouvre d'autres portes et d'autres désirs .Cette façon d'apercevoir ces mondes, me fait penser indéniablement au film de Franck CAPRA, HORIZONS-PERDUS .

Le professeur de chant incarné par Agnès JAOUI(la femme de l'écrivain) apporte également un intérêt supplémentaire à cette histoire .Puisqu'elle fait vivre son mari, en attendant sa gloire .Son assurance est contrée et heurtée par cet autre monde, un monde d'une autre catégorie .Un monde de lumière hypnotique qui semble faire changer les gens influencés par une machine invisible(ou d'un autre monde)(une sorte de chaîne hi-fi qui prendrait possession de l'être, au fur et à mesure que l'on monte la puissance) .Ce qui explique en partie le geste final du professeur, écoeurée .

Le personnage incarné par Jean-Pierre BACRI, imposant, distribue les cartes, sans vraiment jouer .Et il se fiche du métier de sa fille, car il n'a pour lui aucune importance, voire ne sert à rien .

Ainsi, s'il ne s'intéresse pas à sa fille .Il lui montre et montre aux spectateurs, qu'il l'aime vraiment beaucoup .Ce qui est à la fois bizarre et évident .Et je ne pense pas que cette relation ambigu et complexe, soit aussi fréquente que celà .

COMME UNE IMAGE dresse le portrait de personnages, bien sûr très proches des gens .Mais dans un monde très bourgeois .Il n'est donc pas accessible à tout le monde . C'est donc aussi pour çà que la fille ne semble pas à l'aise .Puisqu'elle y cherche sa place et un avenir .Pourtant, c'est par elle que d'autres y rentrent .

Ce film me fait penser à ce qu'aurait voulu faire ma mère(lorsqu'elle avait 40-50 ans) .CHANTER A L'OPERA .Seulement si cette fille lui ressemble physiquement, elle lui ressemble avec un décalage dans le temps .Ma mère à son âge n'avait pas de lunettes, et était maigre, très maigre .Et je suppose qu'à cette époque, elle voulait faire autre chose .Les femmes fortes semblent donc attirées par le chant .

Quelquepart, il complète donc, le film de Claude LELOUCH .LES PARISIENS, qui décide d'accorder sa chance à un chanteur de plus de 50 ans .Pour redonner espoir, à des gens peut-être résignés ...

Ma mère ne s'est pas suicidée, elle est morte d'une crise pancréatique aigue et de négligences médicales(voire peut-être d'un assassinat), lorsque j'étais en train de lire .UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES de Sébastien JAPRISOT, qui comme par miracle a été adapté par Jean-Pierre JEUNET, pour sortir au cinéma dans quelques jours .Comme par miracle, peu de temps après le film d'Agnès CHAOUI, COMME UNE IMAGE...

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